Général
Les cténophores ou cténaires sont des organismes marins représentés par près de 150 espèces, répandus dans tous les océans du monde. Certaines de leurs particularités physiologiques ainsi que la position phylogénétique de ce phylum (en dehors du clade des Bilateria) en font un groupe clé pour comprendre l’évolution de certains attributs des plans d’organisation animaux comme la symétrie du corps, le système neuro-sensoriel ou encore celle le mésoderme. L’existence d’espèces invasives au sein de ce groupe a conduit à une augmentation du nombre d’études d’écologie marine qui leur sont consacrées. Enfin, de par leurs extraordinaires capacités de régénération, ils représentent aussi d’excellents modèles pour l’étude des propriétés des cellules souches et de la détermination de lignages cellulaires.
Un des cténaires les plus répandus est Pleurobrachia pileus, appelé aussi groseille de mer (sea gooseberry). Pleurobrachia pileus est une espèce planctonique qui se déplace grâce aux battements de ses palettes ciliées. Certains aspects de son développement en font un modèle attractif pour les embryologistes. Aujourd’hui, les recherches sur Pleurobrachia pileus s’orientent vers des études de profils d’expression de gènes et de génétique fonctionnelle. La position phylogénétique des cténaires est controversée, mais une étude récente de phylogénomique les positionne en groupe-frère des cnidaires, remettant au goût du jour l’ancien groupe des « coelentérés » (cnidaires + cténaires).
Reproduction
Comme presque tous les cténophores, Pleurobrachia pileus est hermaphrodite, possédant à la fois les organes reproducteurs mâle et femelle. A maturité, les produits sexuels sont émis dans la mer par de petites ouvertures dans l’ectoderme nommées « gonopores ». La fécondation est externe et l’auto-fécondation est supposée rare. Après fécondation, la cellule-œuf commence à se diviser. La segmentation de la cellule-œuf est totale, inégale et à détermination précoce. Dès la deuxième division de la cellule-œuf (stade 4 cellules), on voit apparaître la symétrie radiaire. Une lignée de micromères de type mésodermique, précurseurs des cellules musculaires, se met en place au cours de la gastrulation. L’embryon se développe en une larve nageuse, appelée cydippide. La larve subit ensuite une métamorphose pour passer à l’état adulte. Les cténophores planctoniques sont monomorphes : ils ne présentent jamais de stade fixé.
Outils
- Banque d’environ 40 000 ESTs (séquences disponibles sur GenBank), représentant environ 7000 unigenes
Bases de données
Bases de données générales :
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/Taxonomy/Browser/wwwtax.cgi?id=140457&lvl=0
Infrastructures
- Equipe « Evolution et développement » UMR 7138-CNRS-UPMC « Systématique, Adaptation, Evolution » - Mickaël Manuel
- Paris
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UMR 7009 CNRS/UPMC
Equipe Fécondation et contrôle du cycle méiotique, groupe d’Alex McDougall ;
Equipe BioMarCell : Fécondation et polarisation des embryons d’invertébrés marins, groupe de Christian Sardet ;
Equipe Spécification des précurseurs embryonnaires, groupe de Hitoyoshi Yasuo - Villefranche-sur-mer
Experts
- Michaël MANUEL
- Michael.Manuel@snv.jussieu.fr
- UMR 7138 CNRS UPMC MNHN IRD, Université Paris VI, Paris
Bibliographie
- Livres
Hernandez-Nicaise ML. 1991. Ctenophora. In: Harrison W, editor. Microscopic Anatomy of the Invertebrates. Volume II: Placozoa, Porifera, Cnidaria, and Ctenophora. New York: Wiley-Liss Inc. p 359-418.
Hernandez-Nicaise ML, Franc JM. 1993. Embranchement des Cténaires. Morphologie, biologie, écologie. In Grassé PP, editor. Traité de Zoologie. Anatomie, Systématique, Biologie. Tome III, fascicule 2 (Cnidaires, Cténaires). Paris : Masson. p 943-1055.
Tamm SL. 1982. Ctenophora. In: Shelton GAB, editor. Electrical Conduction and Behaviour in ″Simple″ Invertebrates. Oxford: Clarendon Press. p 266-358.
- Articles
″ Insights into the early evolution of SOX genes from expression analyses in a ctenophore.″ Jager, M., Quéinnec, E., Chiori, R., Le Guyader, H. & Manuel, M. 2008. Journal of Experimental Zoology part B Molecular and Developmental Evolution. 310(8):650-667.
″ Phylogenomics revives traditional views on deep animal relationships.″, Philippe, H., Derelle, R., Lopez, P., Pick, K., Borchiellini, C., Boury-Esnault, N., Vacelet, J., Deniel, E., Houliston, E., Quéinnec, E., Da Silva, C., Wincker, P., Le Guyader, H., Leys, S., Jackson, D.J., Schreiber, F., Erpenbeck, D., Morgenstern, B., Wörheide, G. & Manuel, M. 2009., Current Biology 19 : 706-712.