Général
Les éponges (Porifera) forment une vaste lignée de métazoaires (animaux) marins comprenant environ 10000 espèces, récemment subdivisées en quatre groupes : les calcisponges, les hexactinellides, les démosponges et les homoscléromorphes (Gazave et al., 2011). Aujourd’hui encore, leur position phylogénétique est débattue au sein de la communauté scientifique, mais il est admis qu’elles représenteraient l’une des premières lignées de métazoaires encore présents sur terre à avoir émergé. Les modèles d’éponges sont encore rares au niveau international et sont peu connus d’un point de vue génomique. Oscarella lobularis, du groupe des homoscléromorphes, est actuellement développé en France comme modèle en évo-dévo.
Oscarella lobularis présente une lame basale bien développée, contenant du collagène de type IV, quel que soit le stade de développement. La présence de cette lame basale implique que les processus de morphogenèse soient majoritairement de type épithélial, et c’est l’un des intérêts principaux de ce groupe d’éponges en évo-dévo. Cette espèce est très bien décrite et aisément disponible en Méditerranée, elle ne possède pas de squelette minéral (éponge sans spicule, comme les autres Oscarellidae), ce qui facilite son étude. Le séquençage complet du génome est envisagé dans les années à venir.
Autres traits particuliers :
– Développement embryonnaire, cycle de vie, morpho-anatomie des stades larvaires et adultes bien décrits : noter la présence d’une membrane basale, l’absence d’archaeocytes
– Présence de bactéries symbiotiques
– Synthèse de métabolites secondaires
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- Oscarella lobularis @EFOR
- Nom : Oscarella lobularis
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Classification phylogénétique : Porifera de la famille des Oscarellidae. Espèce type du genre Oscarella, description initiale Schmidt 1862.
- Séquençage du génome à venir
Reproduction
Cycle biologique bien connu : reproduction asexuée (bourgeonnement) et reproduction sexuée (gonochorisme) en été.
Oscarella lobularis est une espèce commune en Méditerranée, elle est abondante localement sur le littoral, son prélèvement se fait aisément par plongée bouteille ou palme-masque-tuba. Le risque de confusion avec son espèce sœur Oscarella tuberculata, très ressemblante morphologiquement et trouvée souvent en sympatrie, nécessite un œil averti pour les distinguer (ou une vérification morphologique et histologie).
Un individu entier ou un fragment d’individu peut être maintenu en aquarium d’eau de mer en circuit ouvert (de préférence avec un morceau de substrat). De plus, des fragments d’individus peuvent aisément être maintenus 1 à 2 semaines en boîte de Pétri dont l’eau de mer sera renouvelée régulièrement, dans une chambre thermostatée.
Outils
- Banque EST clonée (environ 2000 séquences)
- Base de données EST annotées (environ 70000 séquences)
- Hybridation in situ
- Immunohistochimie
- Dissociations et réagrégations cellulaires
- Etudes fonctionnelles via traitements chimiques (approches pharmacologiques)
Bases de données
World Porifera Database :
Infrastructures
- Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale (IMBE), équipe IDEA - UMR CNRS7263 IRD237 AMU UAPV
- www.imbe.fr
- Marseille
Experts
- Alexander ERESKOVSKY
- alexander.ereskovsky@imbe.fr
- Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale - UMR CNRS7263 IRD237 AMU UAPV, Marseille
Bibliographie
- Articles
″Pluri-annual study of the reproduction of two Mediterranean Oscarella species (Porifera, Homoscleromorpha): cycle, sex-ratio, reproductive effort and phenology.″ Ereskovsky, A.V., Dubios, M., Ivanisevic, J., Gazave, E., Lapebie, P., Tokina, D., Pérez, T. Mar. Biol. 160: 423-438, 2013
″The comparative embryology of sponges″, Ereskovsky, A. V. (2010), Springer Verlag, Dordrecht, Heidelberg, London, New York.
″Systematics and molecular phylogeny of the Oscarellidae family (Homoscleromorpha) with description of two new Oscarella species.″ Gazave, E., Lavrov, D., Cabrol, J., Renard, E., Rocher, C., Vacelet, J., Adamska, M., Borchiellini, C., Ereskovsky, AV. PLos One, 2013
″The homoscleromorph sponge Oscarella lobularis as model in evolutionary and developmental biology.″ Ereskovsky, A.V., Borchiellini, C., Gazave, E. Ivanisevic, J., Lapébie, P., Perez, T., Renard-Deniel, E., Vacelet, J., BioEssays. 31(1), 89-97, 2009
″Isolation of five new 5-hydroxy-6-keto-7 sterols from the marine sponge Oscarella lobularis.″ Aiello, A., Fattorusso, E.,Magno, S. and Menna,M., Steroids. 56: 337–340, 1991
″Type IV collagen in sponges, the missing link in basement membrane ubiquity.″ Boute N, Exposito J-Y, Boury-Esnault N, Vacelet J, Noro N. et al, Biol Cell 88: 37-44, 1996