Général
La lamproie marine, ou Petromyzon marinus (P. marinus), est un vertébré agnathe (dépourvu de mâchoires), appartenant au groupe des pétromyzontidés, qui regroupe moins de quarante espèces. Elle présente une corde, une bouche arrondie garnie de pointes, un squelette cartilagineux et des vertèbres rudimentaires. Sa morphologie générale rappelle celle de l’anguille (corps allongé dépourvu d’écailles), mais avec une taille nettement supérieure (70 cm-1 m). Cette espèce présente une distribution géographique large en Europe et en Amérique du Nord et son maintien en laboratoire pendant les périodes de ponte est aisé. Les pontes sont très abondantes mais saisonnières et les embryons peuvent être maintenus en laboratoire jusqu’au stade prolarve.
Compte tenu de la complexité du cycle de vie (espèce migratrice) et de la durée des stades larvaires (plusieurs années), cette espèce ne fait actuellement l’objet d’aucun élevage. Elle est actuellement le modèle de référence chez les cyclostomes (myxines et lamproies), groupe frère des vertébrés à mâchoires. Cette position phylogénétique, en fait une espèce d’un intérêt majeur pour comprendre l’origine des vertébrés, et de façon plus générale, dans toute approche comparative systématique à l’échelle des vertébrés. Les approches fonctionnelles possibles chez cette espèce comprennent la perte de fonction de gènes via injection d’oligonucléotides antisens de type morpholinos et l’expression transitoire de gènes rapporteurs ou de vecteurs de surexpression.
Reproduction
La fécondation est externe. Les pontes sont saisonnières et très abondantes puisqu’une femelle peut produire jusqu’à 10 000 œufs par ponte. Le temps de génération est assez long puisqu’il est de 6 à 7 ans. Les pontes ont lieu au printemps en milieu fluvial, à l’issue d’une migration des reproducteurs depuis les estuaires. Le développement inclut une phase embryonnaire (6 semaines) et une phase larvaire (5 ans), à l’issue de laquelle a lieu une métamorphose suivie d’un retour à la mer pour les animaux post-métamorphiques.
Outils
- Banques de BACs et d’ESTs
- Approches moléculaires et fonctionnelles possibles : Hybridation in situ, immunohistochimie
- Traitements pharmacologiques
- Approches fonctionnelles de type perte de fonction (injection de morpholinos au stade 1 cellule)
- Expression transitoire de gènes rapporteurs
Bases de données
Bases de données génomiques :
http://www.pre.ensembl.org/Petromyzon_marinus
https://www.ensembl.org/Petromyzon_marinus/Info/Annotation
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/genome/?term=txid7757
Banque d’ESTs :
Base de données de 150 000 ESTs embryonnaires, collection de clones correspondants, consultable sur requête auprès de S. Mazan
Table de développement :
La plus couramment utilisée est celle de Tahara Y. 1988. Zoological Science 5 :109-118 (table établie pour Lampetra reissneri mais également valable pour P. marinus)
Infrastructures
- Equipe zoologie moléculaire UMR 5242 - Institut de génomique fonctionnelle de Lyon
- http://igfl.ens-lyon.fr/equipes/v.-laudet-molecular-zoology
- Lyon
Experts
- Sylvie MAZAN
- smazan@sb-roscoff.fr
- UMR 7150, Station Biologique de Roscoff
Bibliographie
- Articles
« The sea lamprey Petromyzon marinus genome reveals the early origin of several chemosensory receptor families in the vertebrate lineage. », Libants S. et al., BMC Evol Biol., 2009
« Dual nature of the adaptive immune system in lampreys. », Guo P. et al., Nature, 2009
« Modularity, comparative embryology and evo-devo: developmental dissection of evolving body plans. », Kuratani S., Dev Biol., 2009
« Neurodevelopment genes in lampreys reveal trends for forebrain evolution in craniates. », Guérin A. et al., PLoS One., 2009
« Cyclostome studies in the context of vertebrate evolution. », McCauley DW. et al., Zoolog Sci., 2008
« Ancient evolutionary origin of the neural crest gene regulatory network. », Sauka-Spengler T. et al., Dev Cell., 2007